La société
initiale, ou primitive, est peuplée de chasseurs et de castors. Le
temps social de la société initiale, ou primitive […] n'est
rudimentairement habité que de chasseurs et de castors
je ne
connais que les casseroles en céramique réfractaire […] mais
c'est déjà beaucoup me direz-vous
et
c'est avec
un plaisir tout particulier, dont j’espère vous faire comprendre
ici la nature […] dont les lèvres constituent un chant
un chant,
un cadavre
un chant
le monde n'a
pas été créé
[…] nous
avons créé le monde
que nous
créons
nous avons
créé l'histoire que nous créons
(du monde)
[…] et la révolution que nous créons
nos
inventions (le monde et la révolution) sont sorties tout droit de
nos têtes (nos têtes sortent tout droit de nos têtes) : par
la grâce
de notre invention
arrivant de
loin, vous voilà enfin (soyez vous-même, soyez endives, espèce de
fascineur !) […] me donnant l'occasion de vous exposer aujourd’hui quelques-unes de mes conclusions
émeute du
monde que nous créons
l'aliénation
de la langue (elle nous est donnée, nous la saisissons)
l'abolition
de la langue
que nous
abolissons (car nous sommes les abolitionnistes)
les humains,
les abolitionnistes
car la
connaissance n'est pas le lieu de l'émancipation (elle n'en est pas
la formule du lieu) […] elle est entre autre un pur lieu de
commerce […] face à l'abrutissement fasciste manifeste,
auto-manifeste et auto-structurel, et auto-sanguin […] est le lieu
qui s'auto-accumule, la connaissance
sous forme
de chape (ce sera mon point de départ)
[…]
l'abolition de toute chose connue est le lieu de l'émancipation, le
retour à la nature de l'abolition de toute chose connue […] un
triangle contient
tous les
points de vue sur le monde dont chaque sommet en est la base
la base et
le passage
et le
forçage
la
connaissance, l'avenir de la connaissance, car ça va arriver
(l'avenir de la connaissance), la dissipation de la connaissance […]
la barbe-à-papa-connaissance […] la voir non pas transformée en
sa somme (élargie) mais en sa soustraction et en son évanouissement.
Et en sa débilité absolue, en sa débilité éperdue, en sa
couverture absolue (et éperdue), point par point […] point […]
de la débilité
car
si tu penses depuis les parties nobles de ton corps (le cœur et le
foie), ta pensée ne saurait prendre corps sans en rencontrer les
parties dures (le crâne et les deux tibias)
la vraie vie ne reviendra pas tant que nous n'aurons pas rendu à la
mort sa place totale et centrale. Et pour ça, il faudra bien que
chacun soit initié à sa propre mort
en sa déprivatisation (ou démembrement) […] commençons
tu te
réveillerais […] à chaque fois que tu te réveillerais, tu te
réveillerais avec ton bâton de connaissance vide […] les ardoises
sur lesquelles on écrit, les filets sur lesquels on attrape les
papillons, vous êtes libre désormais (mes amis) […] les choses
que t'avais sues, à chaque fois elles n'existaient déjà plus, elles
existaient pour le temps de ta venue avec la connaissance […] et
après que ta connaissance elle avait été venue avec toi, après
qu'elle avait été faite (avec toi), elles n'existaient déjà plus
(les choses) avec elle, ta connaissance. Les objets de ta
connaissance on n'en avait plus jamais eu aucune trace. Ce qu'il
reste c'est l'absence totale, continue et totale : automatique,
d'aucune trace de ta connaissance, d'aucune trace des objets sur quoi
elle portait. Mourir très vite, ne rien avoir à utiliser. Ne pas
avoir à utiliser la valorisation de la connaissance : puisque
la connaissance a pour premier et pour seul effet […] de
s'auto-dissoudre (désormais) […] de s'auto-dissoudre de toute
éternité est le seul effet qu'elle a […] mourir ça doit pas
tarder pour les choses dès qu'elles sont sues […] pour toute chose
dès qu'elle se sait […] mourir ça doit pas tarder avant même que
les choses (i.e. les choses de la connaissance) elles peut être
reproduites, avant même qu'on a l'idée […] mortifère […] de la
reproduction élargie des choses (i.e. les choses de la
connaissance). Bien au contraire, l'impensé, l'idée impensée mais
qui arrive : c'est la reproduction rétrécie […] du savoir
[…] du savoir par rétractation, du savoir rétréci jusqu'à sa
nullité totale. L'étendue du savoir connu sera totalement nulle,
l'accumulation du savoir n'aura pas commencé dans leurs poches (à
ceux qui l'accumulent dans leurs poches). L'individu, le citoyen, il
aura pas une thune, et il aura pas une idée. Il aura pas un mot […]
tout se fera donc sans un mot
revoilà
le premier décembre
un passereau sur la palissade
et le beau soleil de
revoilà le premier décembre
personne
pourra dire : j'aimerais être dépouillé de tout ce que je
sais. Car en l’occurrence, il ne saura rien […] des Foucault et
des Deleuze, il n'y en aura pas un, il n'y en aura pas un seul […]
il y en aura aucun. Des prolos, des lumpen de la connaissance, il n'y
aura qu'eux (il n'y aura que nous), des cannibales (alors dépouillés,
nous le serons tous équitablement jusqu'à l'os, dépouillés du mot
même) […] nous serons dépouillés de chez dépouillés
les mots
c'est cuit toujours plus ou moins mais c'est cuit
on pourra
demander mais ils sont où
mais ils
sont où
les
prolétaires du savoir […] et tout de suite on aura déjà la
réponse
[…] ils
sont partout (nous sommes nous-mêmes partout)
pas d'émancipation totale de l'être, c-à-d de l'obscurité
profonde, c-à-d des mots, c-à-d de la lumière réalisant
l'obscurité totale des mots […] sans destruction totale de la
connaissance […]
[…]
c-à-d de la lumière réalisant l'obscurité totale des mots se
réalisant, se rassemblant en une bonne fois au nom
de sa réalité pour toutes (c-à-d au nom de son obscurité)
jetez les mots […] en un jet obscur […]
qui sont pourtant les seuls dés de la pensée
nous sommes farcis et nous avons à nous défarcir […] de la
connaissance qui est la preuve et la nature même de ce qui nous
farcit
[…] s'accumule en nous sous forme de farce
et devient à force une chape de farce […] voilà sa limite, et
voilà notre programme
le devenir chape de farce de la connaissance est-il ce que nous
souhaitons ?
je crois que non. Nous ne souhaitons pas l'horizon de chape pour seul
et unique horizon. Ce que nous souhaitons
ou ce que nous devons souhaiter de toutes nos forces :
c'est le devenir-ignorance […] le devenir qui part de zéro
qui reste collé à son zéro
le devenir avec […] son zéro opposable (à tout coefficient
multiplicateur). Coefficient, pourcentage, taux
la connaissance ne suffit pas (à l'action) […] elle se suffit à
elle-même car elle n'a d'autre but qu'elle-même, car elle est la
forme majeure, la forme dominante-sociale
[…] du capital […] en tant que produit élargi de lui-même
car à qui sert la science
non seulement elle ne suffit pas, mais elle est même la définition
du contraire
[…] de l'action […] est la définition de la confiscation (de
l'action)
[…] l'ignorance est la totalité de ce qu'il faut au fascisme
[…] la hiérarchie de l'ignorance,
est pure affaire de propagande, les jeunesses de l'ignorance
est ignorance de l'ignorance en bloc
[…] tandis que la connaissance est affaire privée
l'ignorance est le partage possible
(sur la base du communisme) (pas d'appropriation de l'ignorance)
[…] tandis que la connaissance est la réalisation de la
plus-value
(de l'intérêt privé) […] est la reproduction
le fascisme, ou obligation absolue de l'ignorance, inoculation
absolue de l'ignorance, terminus tout le monde descend de
l'ignorance, descend, cadenasse, se transforme en cadenas ignorant,
se retrouve transformé sous la forme de cadenas à ignorance, à sa
propre quantité d'ignorance (en fascisme l'unité de base est
l'unité d'ignorance) (car en fascisme il reste une unité de base,
artificielle et non-dépassable) […] alors que le communisme sera
la nécessité reconnue de l'ignorance pour tous (dépossession à
défendre et à agir) (en un mot à cultiver et à propager comme la
poudre, si la poudre pouvait vouloir dire autodestruction). Il n'est
pas vierge d'ignorance (i.e. le communiste) (i.e. le camarade), il en
est pollué (i.e. Mallarmé) […] il en est cette pollution même
hyperpolluante, contagieuse et non protégée porcherie (artisanale)
d'ignorance, porcherie-concert
ignorance,
autrement dit tout ce dont la valeur n'est pas exprimable, tout ce
qui n'a pas d'expression […] ni expression ni constance
tout ce qui
est en dessous la limite de l'indicible, en dessous la dictature des
ombres (communément appelées lumières)
[…] ce
qui vit, c-à-d ce qui passe ou ce qui fuit […] ou ce qui vrouz
ce qui ne
constitue aucune quantité
connaissance,
ou pogrom […] c-à-d ce qui constitue le corps social en tant que
champ
d'immolation […] les dieux connaissent
et c'est à ça qu'on les connaît
[…] ni d' ni maître
[…] et surtout ni science
le devenir,
tout devenir dont on parle lorsqu'on parle avec le mot devenir, est
le devenir petit-bourgeois. Ne pas devenir, ça veut dire ne pas
devenir petit-bourgeois […] ou bourgeois. L'horizon des vies en
devenir, des hommes et des femmes en devenir, l'horizon
petit-bourgeois (ou bourgeois) des vies où le contraire est
l'absence d'horizon
[…] but
absolu et dernier de tout développement humain […]
or la
structure de l'horizon est la structure de la connaissance […] est
l'horizon pillé par la connaissance, l'horizon de proie, l'horizon
de butin et d'idéologie
(car dans
la structure de connaissance, et donc de bourgeoisie, toute grève
est férocement réprimée) (cf. Leprince-Ringuet) […] l'horizon
objectif et hiérarchal (selon les aptitudes et la compétence des
individus) […] i.e. : ces robots foulant la poussière au prix
de milliards de dollars, en fait la sueur et le sang de milliards
d’hommes
chaque
connaissance acquise est acquise au
profit
d'un agent des mécanismes d’asservissement (toute preuve, toute
argumentation dans le sens contraire
est pur sophisme)
[…] l'ignorance, on l'appelle comme ça […] car nous sommes
ignorants des contre-valeurs
de
nos rêves […]
les dimensions,
et les nombres
la
connaissance qui s'arroge le droit de dire qu'est-ce qui existe,
d'une part c'est fini […] premièrement c'est fini, qu'est-ce qui
existe et qu'est-ce qui n'existe pas […] le droit de gouverner ce
qui existe (à travers ses représentants officiels, patentés,
) n'existe
que pour et par, par la soumission à sa patente […] dit qu'est-ce
qui doit exister (elle-même) selon les lois propres à ce qui existe
et qu'elle tire d'elle-même, qu'elle tire d'elle-même comme on tire
un miroir […] et dit ce qui n'existe pas est le contraire de ce qui
existe, dit
si
jamais ça existait (i.e. ce qui n'existe pas), ça constituerait (ça
constituerait l'inconstituable) une pure et simple contradiction (un
cas d'école de la contradiction) avec l'existence de ce qui existe
et qui est la connaissance (des choses au niveau où elles
existent) : ce serait une violation
de la propriété d'exister, un
communisme de la propriété d'exister
un intérêt
général de la propriété d'exister
des pans
entiers de ce qui n'existe pas relèvent littéralement du blocage de
la possibilité de l'existence
du
fait de la connaissance, en tant que
statu quo de la connaissance possible […] des pans entiers de ce
qui n'existe pas mis bout-à-bout […] ce que je sais tient en une
phrase : je veux votre bonheur de l'humanité
constituent
le vide sidéral
stricto sensu […] un communisme de la propriété sociale d'exister
[…] un véritable communisme social […]
toi-même
t'es interdit d'exister par la connaissance qui te truffe
de pied en
cap (qui te truffe et qui te plie)
chacun est
ainsi interdit d'exister par la fonction truffante de la
connaissance, dont c'est d'ailleurs la seule et unique fonction,
celle de te faire prendre en compte le fait que tu existes
[…] alors
que tout compte fait, si tu crois que tu existes, ou que n'importe
quoi existe, c'est exactement la preuve que t'es truffé de pied en
cap, t'es sur ton socle de truffe plié
pans d'où
s'informe
la poésie
[…] et
de vers où se forme
on
recommencera tout depuis le début.
Dès que
quelqu'un il saura quelque chose, dès qu'il aura appris un premier
nom d'une chose
il faudra
que tout se mette en branle jusqu'à ce que tout le monde est au
courant
[…] du
premier nom
il faudra
qu'il attende que tout le monde a bien connu le nom de la chose, a
bien compris
avant de
tomber sur un nouveau nom d'une nouvelle chose, si une nouvelle chose
existe […]
mais
sûrement qu'il y en aura pour ne jamais comprendre qu'une seule
chose existe
on en
restera donc là
il est
fondamental que chacune d'entre nous avale sa langue de la
connaissance une bonne fois pour toutes
[…] mais
peut-être aussi qu'il y en aura pour penser que le nom
n'est pas
le nom de la chose […] et comme il sera notre seul nom on passera
tout notre
temps en vain à chercher il est le nom de quoi
ce nom
qu'on cherchera en vain
sera le nom
qui fera sens en vain pour nous
sera le nom
calqué sur notre ignorance primitive en acte
notre
ignorance exprimée, c-à-d perçue de tous excepté des morts
[…]
l'ignorance, car c'est l'autre mot pour la pertinence de nos vies
Hourra Marinella
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