Alors, armé du feu et la peau teinte en noire,
En nègre j’avançais dans l’étuve des jungles,
À ma danse un tam-tam pour combattre ma peur,
À ma gorge le chant du feulement des fauves.
Le soleil n’était plus et les ténèbres verts
Faisaient de mes yeux noirs des trappeurs de lumière,
Seul un cacatoès, oiseau spectre solaire,
Parfois tombant des nues m’offrait un arc en ciel.
Longtemps ainsi j’allais, chasseur comme gibier
À mes lèvres séchait le sang de mes blessures
Mêlé au sang des chairs que mes dents déchiraient
Dans les morsures bleues ouvertes par mes flèches.
Dans l’opaque torpeur de la nuit où j’allais,
Je tombais en arrêt sur des parfums de musc ;
Une femelle sale, à l’abri de fougères,
Dormait abandonnée à mes faims sexuelles.
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