Par les chemins que creusent les roues du lourd chariot
La Fortune erre, saoûle, sans cocher, traînant l’homme
Par les temps d’infortune au gré du bon plaisir
Du hasard qui, profane, joue le destin aux dés.
Le ciel païen se charge de l’encre d’un orage
Qui mêle au sang carmin le bleu ciel d’espérance
En un violet violant qui va jeter à bas
Les rois qu’hier encore, trônaient haut sur leur cul.
Ô fortune que pousse la multitude hagarde
Ta roue broie dans l’ornière, écrase dans la boue,
La face et le dos nu de ce héros déchu
Qui pleure, nuit sans lune, ses plaies d’amours perdus.
Ta roue qui de l’ornière se relève extirpant
De l’hiver un damné, pour le porter à gloire
D’une saison prospère, claire à la pleine lune,
Avant que, nuit sans astre, Fortune tu l’écrases.
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