Je suis née dans un
cercueil de verre. J’y suis enfermée depuis ma naissance. Et je
regarde le monde depuis mon cocon transparent. Je croise des gens. Je
discute avec des amis. J’embrasse des amants.
Ils se frottent à mon
cercueil. Bougent. Soupirent. Embrassent mes lèvres froides à
travers les vitres transparentes. Se retournent. Se cambrent. Et
éjaculent sur mon cercueil de verre, leurs iris noyés dans l’éther.
Jamais je n’ai senti
leurs corps contre le mien. Jamais je n’ai pu respirer l’odeur de
leurs peaux nues. Me fondre en eux. Les voir se perdre dans les
abysses de mon ventre. Vivre a l’intérieur de moi. Goûter cette
vie alchimique. Exister le temps d’un orgasme, simplement cela,
c’est de cela que je parle. La symbiose de nos désirs ne fait que
se fracturer contre une face de mon cercueil de cristal.
Je n’y suis pour rien.
Je suis née comme cela. Sans pouvoir en sortir. Sans que personne ne
puisse y entrer. Rien ne peut le percer hormis le souffle infect du
temps qui file et me sépare des autres aux gré des secondes
hémophiles.
J’ai froid. Je me
recroqueville sur moi-même. J’essaye de respirer plus lentement.
Aucun contact, aucune parole, aucuns baiser ne saura me couper de ce
vent qui coule dans mes veines. Rien ne pourra remplacer ce souffle
glacial qui fait battre un cœur gercé par le sel de mes larmes.
Je suis née et je
mourrai à l’intérieur de ce tombeau transparent. Parsemé de
coups de poing, rien ne peut l’ébrécher. J’ai tout fait.
Cogner. Frapper. Supplier. Pleurer. Des amis ont essayé de m’en
extraire. Des amants ont voulu m’aider. Mais non… Rien. Personne
n’a pu le griffer.
Je suis fatiguée. J’ai
envie de dormir. Un homme prend mon cercueil dans ses bras. Couché
dans un lit aux draps froissés, il m’étreint alors que je pleure
dans le silence de Morphée. Plongé dans les abysses du sommeil, il
me murmure qu’il m’aime pendant que je l’insulte. J’essaie de
le haïr, je passe ma nuit à le détester. Je vomis l’idée que
nous ne serons jamais ensemble.
Ne me demandez pas
pourquoi. Je le sais, jamais quelqu’un ne pourra m’aimer au point
d’éclater le verre qui me recouvre. Aucun homme. Aucun amant. Je
sais que personne ne pourra m’aider. Personne, hormis moi-même.
Je le sais mais je
préfère murmurer : « N’essaie pas de m’aimer pauvre
con, je serai à jamais seule ».
clik vanzenovitch _musique_
cvanzenovitch.wix.com/cvzarchives
Enki Ashes _texte_
Kat Gogolevitch _voix_
soundcloud.com/gogolevitch
lithium idols a.k.a. david spailier _graphisme_
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Rencontre avec un de mes "Nègre Bleu".(écho à mort vivant du livret N° 8) Étrange sensation pour moi qui ne suis d'ordinaire que leur nègre, de le voir, de la voir ainsi s'exprimer dans toute sa détresse, brute de décoffrage en verre. Bravo
RépondreSupprimerBruno FortuneR
Merci !
SupprimerD.S.
t'as des problèmes, mon gars !
RépondreSupprimerMerci !
RépondreSupprimerD.S.
Merci 1 D>D>
RépondreSupprimer3 ci
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