Regarde
au-dessus des tours grises, regarde les hélicoptères qui tracent
des contrechamps spirales.
Regarde
par la vitre entre les gouttes les lumières fantasques, les traits
sinueux concentriques/ dévide quelques reflux soap de vielles clopes
décadentes, glide et distorsion sur la basse, bring me alone,
soupir, contre toi qui rêves sans artefact, sans plus aucun artifice
ingénu, regarde les feux idoines d'un camp de fortune glissant le
long des flots sombres que j'imagine piqués de planctons
phosphorescents, le ressac numérique dans le vide du jour virtuel,
les rues enregistrées, regarde ; j'imagine l'acier froid d'un
canon entre mes lèvres. Touchant mes dents.
Des
tablas évanescents, explosions noires, chassent le vent, charrient
la pluie dans des flaques de lave solide. Une boule dans la gorge.
Les spams de mes demies-nuits. Je. Tu ne peux pas pleurer. Spleen.
Opaque. Insomnie noire. Key logger. Ressaisissez votre mot de passe.
Montée. Écarquillés/ le plafond noir. Tes yeux grands ouverts.
Injection trash. Implosion.
L'espace
modifié prend place sous tes yeux. Tu sembles horrifié. Choqué.
L'émotion, c'est : la panique, la panique torpeur.
Insomnie
rouge.
Key
logger. Injection. Déjection. Ressaisissez votre mot de passe.
L'inoculation
ne dure que 23 secondes. Les
plafonds défilent. Le bruit des roulettes. Néons,
couloir d'hôpital, la panique écarquillée dans la lame du scalpel.
La pointe de la seringue. Flash d'insomnie. On
utilise une aiguille ultra-fine introduite à travers la sclère du
patient à un endroit pré-déterminé. Ré-ré-réveille-toi.
Les nuages glissent sous la lune noire.
Injection
d'insomnie. La
structure ADN se calque sur les 23 paires de chromosomes du sujet.
Flash. Lumière blanche. T'injecte l'insuline glycol, la
térébenthine, les trojans et virus célèbres, communion cellulaire
à travers les nuits qui se tordent, le glide sur la basse germinale,
les télépathies thuriféraires. Un
microcode nanoviral de seconde génération.
Rouge
sang. D'abord le venin sur mes/tes lèvres, une nouvelle caresse, une
nouvelle expérience, une modification, une morphose insidieuse,
poison dans le vide du jour virtuel. Oui,
une reprogrammation
génétique.
Regarde
les hélicoptères qui larguent du napalm, regarde au-dessus des
tours grises. Regarde par la glace entre les cellules les cellules se
dévorant entre elles, rubis cannibale, l'insuline ahrimanienne qui
t'écarquille au maximum, instillation GABA, les yeux plafonnés,
striés de souvenirs de ciel bleu. Styx. Le cerveau allumé en mode
automatique. En roue libre dans les contrechamps spirales des nuits
blanches.
Tout
est confus. Sur tes mains, du sang.
Ne
bougez pas, là, doucement.
(Regarde par la vitre entre les gouttes, seringue rouillé d'images
radioactives, ferraille, le ressac numérique des voitures phares
allumés, le va-et-vient perpétuel, toujours minuit ici,
coupe-illusion, passe-bas, scalpel, insomnie de lave bouillante,
larves brouillées, lèvres entrouvertes. L'injection les yeux
ouverts.) Laissez-vous
faire.
Typhus,
trip hallucinatoire aspirant la fenêtre ; les revêtements
acides débordent tous azimuts les venelles en bas que j'imagine
visqueuses, humides et puantes. Nuits infinies. Babylone. Bring me
alone. Relâchez
la pression. Ça y est. On y est. Shoot
de noradrénaline au fond de l’œil. Accélération. La ronde des
pensées incontrôlables. Écarquillé. C'est
bon.
Le plafond s’élève. Les torchères dérapent. Injection trash. Au
creux de l'oreille, les mêmes mots, ré-ré-réveille-toi, la
tension, seule, et l'injonction, l'injection d'insomnie dans les rues
déformées, les murs mous qui suintent, suent, scient, cisaillent –
impossible de dormir : tes yeux grands ouverts. Insomnie
lysergique programmé.
Implant réussi.
Quand il ne reste plus rien d'autre que ça, je me lève.
Le
canon froid du réel entre mes lèvres, la pièce dans le noir, la
lune à la fenêtre entre les arbres, la lumière jaune, arraché ,
extrait vivant d'un caveau profond. Biopuce
implantée.
Du sang strident, épais, tumultueux, acouphènes bouillonnants ;
insomnie rouge sang. Dérèglement en temps réel.
Tout
est confus. Du sang sur tes mains.
.../...
See Real
Parfois on sait où on est. Et puis on se perd un peu. C'est ce qui est bien.
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