Ma
demoiselle, Veuillez trouver ci-dessous ma confession écrite :
Entendez-les :
ils implorent mon aide pour les délivrer de leur impuissance et me
promettent des Ex-voto par l’intersection de la Sainte Sexo. Ils
m’assurent de leur éternelle reconnaissance. Mais à peine guéris
et calmés me traitent de crapaude. Ils garderont néanmoins en
relique une petite touffe de mes poils blonds odorants devant
lesquelles ils s’agenouillèrent.
Sainte
Mère – me dis-je – ne serais-je qu’une bête ? Pourquoi
pas après tout (même si au demeurant reproductrice et bonne fille).
Soufflant seulette pour modeler cette chose à corne devant leur fion
et leurs fritules, ils l’enfoncent ensuite dans ma terre pure pour
y planter leur tente en gueulant « bourre bourre ma fille,
remue-toi le croupion », croyant me faire mourir d’amour de
l’aube et au crépuscule en toutes leurs chutes de neige tandis que
je dis mes grâces.
Que
les Madame Edwarda du futur fassent partie de moi. Je leur montre le
chemin laissant monter ma voix. On voulut te retirer la langue :
je la tire tandis qu’un parlement de pucelles célèbre mes
charmes. Dans mes déplacements elles l’accompagnent. Plus tard
elles habilleront mon cadavre. Elles lèveront le coude à ma santé
une fois que la cloche de l’église aura été remplacée par la
sonnette des loufiats. En carpe grise je serai là. Dans le bocal sur
le buffet. Ouvrant la bouche je ne laisserai rien paraître. Sinon à
la surface des bulles qui crèvent. Les autres femmes parleront pour
moi et ça donnera un air de fête. Leurs paroles danseront sur des
fils avant de s’envoler comme des anges que les oiseaux emportent
en gazouillis.
Dès
lors Mademoiselle ne regrettez pas mon silence, comme eux, cachée
dans la glycine, redoublez de virtuosité cachée. Merci de m’avoir
écoutée.
Jean-Paul Gavard-Perret
Wow! .... Catherine
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